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L’immobilier de France est-il le plus cher d’Europe ? Le 13-09-2016 par Maxence, expert immobilier.

Bordeaux plus cher que Rome, Strasbourg plus onéreux qu’Edimbourg, Lille moins abordable que Madrid… On savait déjà que les prix de l’immobilier à Paris atteignaient des sommets. Ce que l’on savait moins en revanche, c’est que même dans les autres grandes agglomérations françaises, on paie souvent un prix plus élevé qu’ailleurs en Europe lorsqu’on souhaite devenir propriétaire de son appartement ou de sa maison. Que ce soit en Italie, en Allemagne, en Espagne, ou même au Royaume-Uni, le prix du mètre carré dans les grandes métropoles régionales est la plupart du temps inférieur à celui pratiqué en France. Voilà ce qui ressort de plusieurs études du Crédit Foncier publiées entre avril et juillet. Celles-ci comparent le marché immobilier français avec celui des quatre autre grands pays d’Europe de l’Ouest. Challenges.fr refait le match.

France versus Royaume-Uni:

Impossible bien évidemment de ne pas parler du cas particulier de Londres, l'une des seules grandes villes d’Europe où les prix sont plus élevés qu’à Paris : pas moins de 10.500 euros le m2, contre « seulement » 8.387 euros du côté de la capitale française. En revanche, dès que l’on s’éloigne de Big Ben, le prix du mètre carré chute. A Solihull par exemple, une ville de l’ouest de l’Angleterre qui compte plus de 200.000 habitants, il atteint 3.053 euros. Soit moins qu’à Strasbourg, Bordeaux ou encore Lyon. De même, avec un budget similaire, vous pourriez acquérir un bien avec une superficie plus grande à Edimbourg ou à York que dans ces villes françaises. D'ailleurs, à l’échelle nationale, le prix du m2 se négociait en moyenne à 3.194 euros dans l’Hexagone à fin 2015, soit 22% de plus qu’au Royaume-Uni (2.623 euros le m2).

Autre fait notable, malgré des prix globalement plus abordables et un taux de propriétaire similaire (65%), les ménages propriétaires au Royaume-Uni ont un crédit immobilier à rembourser bien plus conséquent que les propriétaires français : plus de 82.000 euros, contre 47.000 euros en France. Cela s’explique notamment par une durée d’emprunt plus longue au Royaume-Uni (25 ans contre 19 ans en France). 

 

France versus Allemagne:

Outre-Rhin, c’est à Munich que les prix de l’immobilier sont les plus élevés. Le m2 se négocie à 4.930 euros en moyenne. C’est encore loin des tarifs parisiens mais bien au-dessus de ce qu'on peut trouver dans des villes comme Bordeaux et Lyon. A contrario, le reste des grandes agglomérations françaises affichent un m2 souvent plus onéreux. Ce qui n’était pas le cas il y a encore une dizaine d’années. Dans l’intervalle, la France a connu une progression des prix (+50% de 2003 à 2015) presque deux fois plus rapide que chez nos voisins allemands (+27% sur la même période). Aussi, un appartement de 100 m2 revient désormais plus cher à Bordeaux ou à Lyon qu’à Francfort, Hambourg ou encore Stuttgart.

Du point de vue de l’endettement, les Allemands qui sont propriétaires de leur maison ou de leur appartement doivent plus de 51.000 euros à leur banquier.  A titre de comparaison, l’encours moyen de crédits immobiliers par ménage propriétaire est de près de 41.000 euros dans l’Union européenne.  

 

France versus Italie:

En Italie, la différence est encore plus frappante avec l’Hexagone. De l’autre côté des Alpes, seule une poignée de grandes villes peuvent ainsi rivaliser avec les agglomérations françaises en termes de prix. Les communes les plus dynamiques économiquement affichent des tarifs généralement bien plus compétitifs : Milan (3.043 euros le m2), Rome (2.993 euros) ou Florence (2.403 euros) sont bien plus abordables que Lyon (3.869 euros) ou Bordeaux (3.450 euros). Même la très touristique Venise dépasse à peine les 3.200 euros du m2.

Par ailleurs, les ménages propriétaires italiens, avec un encours de crédit moyen de 19.000 euros, ont deux fois moins de dettes à rembourser que les Français.

 

France versus Espagne:

Il s’agit du quatrième pays pour lequel le Crédit Foncier a réalisé une étude comparative complète. Après la flambée immobilière espagnole du début des années 2000, la bulle a explosé avec la crise des subprime. Et même si l’on constate une légère remontée des prix depuis 2 ans, le mètre carré dans l’ancien est encore très loin de ses records. Résultat: entre 2003 et 2015, les prix n’ont augmenté au total que de 13% en Espagne, contre +50% en France. Ainsi, à superficie équivalente, un appartement à Valence est deux fois moins cher qu’à Lille par exemple. Les prix de la métropole lilloise (2.834 euros le m2 en moyenne) sont d’ailleurs plus élevés qu’à Madrid. Un bien à Barcelone, lui, se négocie à 3.392 euros le mètre carré, soit 1,7% de moins qu’à Bordeaux et 12% de moins qu’à Lyon.

L’encours de dette par ménage propriétaire en Espagne est quant à lui inférieur à celui de la France (38.000 euros contre 47.000 euros).  

 

Et dans le reste du monde?

Le réseau d'agences immobilières Era s’était lui aussi amusé à comparer les prix de l’immobilier dans 12 grandes capitales européennes fin 2015. Seules Berne et Londres affichaient un prix au m2 supérieur à celui de Paris. Avec un budget de 200.000 euros, vous pouviez ainsi vous acheter un studio de 18m2 à Londres, de 20 m2 à Berne, de 22 m2 à Paris mais un bel appartement de 80 m2 à Bruxelles et même de 163 m2 à Lisbonne.

Ces derniers jours, le cabinet de conseil Altitude International Realty a réalisé le même exercice ("combien de mètres carré peut-on acheter avec 200.000 euros ?"). La comparaison porte toutefois sur des villes américaines et canadiennes. Ainsi, vous pouvez aujourd'hui espérer acheter un bien de 25 m2 avec ce budget à Paris, contre un appartement de 40 m2 à Miami et de 66 m2 à Montréal. Mieux, avec le même montant, c’est un appartement de 100 m2 dans une résidence de luxe que vous pourriez acquérir à West Palm Beach (au Nord de Miami). Ou encore une maison avec piscine de 150 m2 à Orlando. A Atlanta, vous pourriez même devenir l’heureux propriétaire d’un bien de 250 m2. De quoi encourager les Français à regarder en dehors des frontières lorsqu’il s’agit de réaliser un investissement locatif ou d’acheter un pied-à-terre pour leurs vieux jours.  

 

 

Source : Jean-Louis Dell’Oro – Challenges.fr